Maison de retraite Antoine-Pinay, ce mardi. Il est midi et un air de fête flotte sur la salle à manger.
Aujourd’hui, Marcelle Court a 100 ans.
Visage lisse et rosé. Pas une ride, juste quelques ridules au coin de ses jolis yeux bleu lavande. Confierait-elle un petit secret de beauté ? Elle hausse les épaules : « Je me suis toujours lavée à l’eau et au savon. C’est tout. » Même pas une petite crème ? « Surtout pas. Rien. Et manger des choses saines et nourrissantes, des patates, des fayots et des lentilles ça donne à votre corps tout ce qu’il faut. » Mais, l’air gourmand, elle avoue une entorse au régime le jour de sa communion :
« Au dessert il y avait un flan. Et il était si bon ! »
Née en Ille-et-Vilaine d’un père breton et d’une mère altigérienne, elle a toujours vécu à Saint-Chamond. Son père travaillait à Mavilor. « On n’était pas riche mais on a toujours été beaucoup aimés. On était douze enfants. Je suis la quatrième. J’ai travaillé comme femme de ménage de mes 7 ans et demi jusqu’à 67 ans, tous les jours, de 3 h 45 à 8 h 45.» Et son visage s’illumine lorsqu’elle se rappelle son mariage : « Le 29 décembre 1945, parce qu’on avait quelques jours de congés payés pour le nouvel an. » Elle n’a pas eu d’enfant mais voue unetendresse infinie à son neveu, Jean-Marcel, qui l’a « tant aidée quand mon mari a été malade. »